À l’issue d’une longue journée de discussions, dans le cadre des premiers états généraux sur les conditions de vie des aînés qui se sont tenus mardi à Québec, une déclaration commune a mis en relief une série de mesures qui doivent «marquer le début d’une révolution» dans la façon de répondre aux besoins des gens âgés.
La centaine de participants rassemblés au Château Laurier — des élus, des experts et des intervenants de la société civile — ont adopté des actions à mettre en œuvre «dès maintenant» afin de répondre aux besoins grandissants d’une population vieillissante mise à mal par la pandémie, des soins de santé déficients et une diminution de leurs revenus.
«Vivre, c’est aussi vieillir et tous méritent de vieillir dans la dignité», a souligné le texte final, adopté à l’issue de longues heures de discussion et d’échanges.
Le soutien à domicile, «pour permettre à chacun de vivre là où il le souhaite, le plus longtemps possible» a été mis de l’avant par l’assemblée comme une «priorité absolue». Les participants ont également réclamé que «la qualité des soins soit rehaussée» dans les établissements de longue durée.
La déclaration demande aussi que les personnes aînées aient accès à une sécurité financière et à des revenus viables, ainsi qu’à un financement universel de la prestation des soins et services de santé.
Volonté de changement
Lise Lapointe, porte-parole de la Coalition pour la dignité des aînés, s’est dite «extrêmement satisfaite» des échanges entre les participants. La prochaine étape sera de s’assurer que le message se rende jusqu’au gouvernement.
«Le travail n’est pas fini, il ne fait que commencer, a-t-elle déclaré au Soleil. On sera présent lors de la prochaine campagne électorale. On veut que le gouvernement pose des actions concrètes concernant la situation démographique. Il ne peut plus se permettre d’attendre. Ce n’est pas vrai que les aînés vont encore subir les affres d’une nouvelle pandémie et continuer d’être isolés. On veut du changement.»
Se souvenir des 5000 morts
Toute la journée, les participants ont débattu des enjeux touchant les aînés en matière de défense des droits, de santé, de finances et de participation citoyenne. Les maigres revenus de cette portion de la population ont été au centre de plusieurs interventions. «Je suis outrée et scandalisée de voir que 30% des aînés vivent dans une situation de précarité financière. Personne ne parle en leur nom», a déploré la directrice générale de l’organisme Les petits frères, Catherine Sauriol.
«Qui peut vraiment vieillir dans la dignité» avec des moyens aussi minimes, a renchérit la députée fédérale de Shefford, Andréanne Larouche.
Quelques intervenants, dont les députés Harold Lebel et Monique Sauvé, ont demandé en cours d’exercice que la déclaration ne passe pas sous silence les 5000 décès survenus dans les CHSLD pendant la pandémie. «Il faut s’assurer qu’on ne fasse plus jamais revivre ça à nos aînés», a mentionné Mme Sauvé.
À cet effet, la déclaration commune a retenu la proposition voulant «que le Québec se souvienne des victimes de la COVID-19 et qu’il se distingue par la satisfaction des personnes aînées à l’égard des services publics qui leur sont rendus».
L’événement a réuni les présidents des six associations de la Coalition pour la dignité des aînés, fondée en 2020, et qui regroupe plus de 150 000 aînés.
source : ledroit.com
